Pour la jeune chorégraphe et performeuse, tout a commencé par le besoin de s’exprimer, de travailler sur les différents états du corps et de l’âme – l’étreinte, la fracture, le calme, l’ouverture –, de trouver des correspondances entre symbolisme physique et symbolisme linguistique. Si dans la langue française le signe diacritique accompagne une lettre ou un graphème (point, accent, cédille), il indique dans la langue arabe la manière de vocaliser. Car certains mots s’écrivent de la même manière mais leur signification diffère selon l’accentuation. Sur scène, Nivine Kallas joue et impose son corps, d’abord dans des mouvements organiques puis dans l’expression de sentiments intimes, faisant naître un vocabulaire chorégraphique inédit. Casque audio sur les oreilles, musique pop arabe des années 1970-1980 en partage avec le public, dessins projetés en arrière-plan, elle plonge dans ces différents états avec une totale liberté d’improvisation et ouvre au public son espace intérieur. Avec elle on se connecte aux mouvements de l’univers, aux rythmes et aux cycles biologiques sans cesse renouvelés… Après deux ans de recherche et une avant-première à Beyrouth, Nivine Kallas, « sur le bon chemin qui [lui] ressemble », crée une performance basée sur un état du corps qui change et mûrit, perméable aux événements et à son environnement.
Les représentations à Marseille reçoivent le soutien de l’Institut français du Liban.